Nikolaï Vassiliévitch Kouzmine raconte ses origines,
comment il est devenu artiste
et ce que la peinture signifie pour lui.
Dans mon enfance j’aimais l’art plus que tout au monde. J’ai la passion du dessin et caresse le rêve de devenir peintre depuis cette période, selon mes souvenirs. Cela dès les premières leçons de ma mère, tenant sa main dans la mienne et dessinant avec moi sur une feuille de papier une pomme rouge.
Ensuite, à l’école, je dessinais beaucoup et me plaisais à lire des histoires et des contes sur l’art et les artistes. Je collectionnais aussi les cartes postales et les livres avec des reproductions de peintures, les jouets et la vaisselle décorés. Par chance beaucoup d’objets de la sorte existaient dans la région de Nijni-Novgorod, le centre des arts traditionnels tels Khokhloma, un style de vaisselle peinte en bois ; Maidana ; Skan’, les « jours » ou dentelles en fil d’or, d’argent ou de cuivre soudé ; l’artisanat spécifique au maréchal-ferrand ou au forgeron ; les icônes.
Décorés de peintures, les rouets, les cuillères, les pots, les corbeilles en osier, les maisons villageoises en bois ciselées de cadres autour des fenêtres (chambranles), les portes de ces maisons ciselées de lions, de jeunes filles et de soleils tout en bois, des petites silhouettes de chiens, de chasseurs, de chevaux et autres jouets découpées par mon père dans du carton, la splendide nature et le majestueux fleuve Oka, tout cela a contribué à l’atmosphère de mon enfance.
C'est naturellement qu’après ma scolarité je suis entré à l’école des beaux-arts de l’ancienne ville Pavlovo-sur-Oka, où les magnifiques gens et maîtres, mes tuteurs, permirent l’épanouissement de mon désir d’être un artiste, et me préparèrent à l’Académie Stroganov des Beaux Arts de Moscou. Je suis sorti diplômé de cette académie en 1970.
À l’étude de l’ancienne peinture sur icône et de l’architecture russes, peignant en extérieur dans les monastères, dans les anciens centres historiques de Moscou ou d’autres villes, je recherche les sources de l’art, son commencement même. Il s’agit pour moi de l’art populaire, de l’esprit d’une ancienne créativité et attitude au monde, que je développe par des procédés contemporains de peinture, tout en perpétuant la tradition de l’art russe.
Dans chacune de mes peintures j’essaye d’exprimer ma gratitude pour chaque instant de la réalité qui s’ouvre à moi. Au premier commencement de mes exercices picturaux je recherche la Lumière Intérieure – la lumière qui me relie à la réalité.
Et maintenant, après une longue période de vie et de travail, je m’efforce de trouver le moyen de peindre le beau soleil bleu sur le ciel de lumière azur au blanc de perle.
Les grands espaces, la lumière et la liberté en quête de la beauté sont mes idéaux de peinture.
20 mai 1993
Nikolaï Kouzmine.
Nikolaï Kouzmine dans son atelier moscovite, avec sa fille Lioubov Kouzmina
Nikolaï Kouzmine avec son collègue artiste Daniel Gallais et Lioubov Kouzmina devant son oeuvre présentée au Grand Palais
Nikolaï Kouzmine dans son atelier moscovite, avec son épouse Zoïa Kouzmina
Le peintre concentré sur son travail